Soirée Annapurna face sud à Chamonix le vendredi 14 février 2014

Soirée spéciale Annapurna face sud
à Chamonix le vendredi 14 février 2014

Jusqu’à cet automne la face sud de l’Annapurna I, 8091m (2400 mètres de haut), versant grandiose et mythique, n’avait été gravie que par une seule cordée en style alpin.

En 1984, les Catalans, Nil Bohigas et Enric Lucas avaient ouvert un itinéraire les conduisant au sommet central à 8051m. Cette réalisation passe encore aujourd’hui pour l’une des plus belles performances himalayennes de tous les temps.

Au mois d’octobre 2013, trois alpinistes ont, eux aussi, réussi la face sud de l’Annapurna I 8091m en style alpin.
Trois alpinistes, deux styles, une voie nouvelle : Tandis que le grimpeur suisse Ueli Steck gravissait la face en solo en 28 heures aller-retour, les deux guides français Stéphane Benoist et Yannick Graziani y vécurent une odyssée de 10 jours.

L’ascension d’Ueli est historique, révolutionnaire…
On ne sait quel qualificatif utiliser !
Sur un sommet de plus de 8000 mètres, jamais une paroi aussi difficile, aussi haute n’avait été escaladée aussi rapidement par un homme seul.

L’épopée vécue par Stéphane et Yannick est aussi remarquable mais raconte une autre histoire : celle d’une cordée, de deux copains qui ont uni leurs forces pour réaliser leur rêve… Et en revenir !
L’ascension de la face sud de l’Annapurna les aura tous marqués au fer rouge, dans la chair pour un, dans l’esprit pour tous.

Afin de soutenir et d’aider Stéphane, atteint de graves gelures, ses amis ont créé l’association Retour à la montagne.

Le 14 février 2014 à 19h30, la Compagnie des Guides de Chamonix s’associe à l’association Retour à la montagne et vous invite au centre de congrès « Le Majestic » à Chamonix pour fêter ces ascensions et rencontrer une partie des alpinistes qui ont marqué l’histoire de cette paroi : Ueli Steck, Yannick Graziani, Stéphane Benoist, Enric Lucas et René Ghilini (qui tenta la face en 1982 avec Alex McIntyre) …

Mais aussi bien d’autres surprises !

Tous les bénéfices de la soirée iront à l’association : Retour à la montagne.

La traduction des échanges sera assurée par une interprète (Français/Anglais)


Quelques chiffres

10ème sommet le plus haut de la planète, l’Annapurna fut le 03 juin 1950, le premier des 14 sommets de plus de 8000m à être gravi. Cet exploit avait été réalisé par les français Maurice Herzog et Louis Lachenal qui en revinrent avec de graves gelures.
La seule saison 2012, plus de 400 alpinistes ont réussi l’Everest, la plupart avec de l’oxygène, cordes fixes, camps préparés et porteurs d’altitude. De 1950 à 2013, seulement un peu plus de 200 alpinistes ont gravi l’Annapurna, et seulement 5 sa face sud en style alpin.

Programme de la soirée

19h30-20h30 : Apéritif au profit de l’association Retour à la montagne.

20h30 20h45 : ouverture de la soirée avec une surprise vieille de 70 ans

20h45-22h30 : Conférence sur la face sud de l’Annapurna avec de nombreux intervenant et quelques surprises.

22h30-23h00 : Vente aux enchères des piolets d’Ueli Steck, Stéphane et Yannick, vente d’un tableau d’Andy Parkin.

 

 

Présentation des invités

Ueli Steck The Swiss Machine

Depuis l’automne dernier le monde de himalayisme est en ébullition, Ueli Steck puis Stéphane Benoist et Yannick Graziani sont entrés dans le club très fermé des himalayistes qui ont gravi la face sud de l’Annapurna.
Pour Ueli, il a tout simplement dépassé sa devise  » Tout ce que je peux imaginer peut devenir possible ».

Avait-il imaginé gravir en solo la face Sud de l’Annapurna en 28h ! Pas sûr.
Désormais il y aura Ueli et les autres…

Il marquera l’histoire le 9 octobre par cet exploit remarquable.
Ueli appelé encore  » The Swiss Machine » est détendeur depuis plus de dix ans de réalisations incroyables comme: Face Nord de l’Eiger en 2h47, Face nord des Grandes Jorasses en 2h21 et face nord du Cervin en 1h50, Face Nord du Tengkampoche au Népal (Piolet d’or 2009) ou bien encore du Makalu en 2010 et l’Everest sans oxygène, plus une série d’ascensions en solo intégrale sur toute la « planète grimpe ».

La cordée Graziani-Benoist

 

Puis c’est au tour de Stéphane et de Yannick de fouler le sommet de l’Annapurna le 24 octobre .Là c’est un affaire de cordée, huit jours d’ascension dans cette face monstrueuse.
Yannick et Stéphane se connaissent depuis leur adolescence, ils ont fait leurs armes à St Jeannet (Alpes-Maritimes) puis ensuite sur tout l’arc alpin.
Des Gorges du Verdon aux Grandes Jorasses, il n’y a qu’un pas, même si la marche est haute!

Yannick, c’est tout le contraire d’un stakhanoviste. Ecorché vif, son apparente nonchalance ne révèle que mieux le fauve qui sommeille en lui. La montagne est son royaume.
Il fera partie de la cordée TGW (Tromsdorff, Graziani, Wagnon) où, avec ses acolytes il se fera les dents sur la très haute altitude; Chomolonzo (nominé au piolet d’or), face sud de l’Aconcagua en solo, Makalu (sommet en solo), Nemjung, Chaukhamba II et Pumari Chisch.
Depuis plus de dix ans il embrasse pleinement sa carrière de guide.

Aujourd’hui, guide à la Compagnie des Guides de Chamonix vous l’apercevrez peut-être aussi bien sur une voie normale qu’au détour d’une grande course avec un de ses clients.
Stéphane consacre depuis la fin des années 80 toute son énergie à grimper en falaise, en glace et en montagne.

Cette passion dévorante l’a entraînée sur les faces les plus techniques du monde et ce à toutes altitudes confondues.
Persuadé de son médiocre niveau technique et physique, (c’est lui qu’il le dit !) Il a la force mentale d’un vrai champion: de ceux qui font avec.
Expert dans le travail de préparation, méticuleux et d’un moral à tout épreuve il aujourd’hui guide à plein temps et professeur à l’ENSA.

Appelé « le Maître » dans les couloirs de l’ENSA, sa liste de course, longue comme l’ensemble des guides Vallot réunis, compte aussi des ouvertures en Himalaya comme le Thalay Sagar (Inde) en 2003 (Nominé au piolet d’or) Chomolonzo en 2005, Kwande Lho en 2006, ainsi que le Nuptse (Nominé au piolet d’or) en 2008.

René Ghilini

Dans les années 80 très peu de grimpeurs français grimpent avec la tribu du ”NASH” .
Tous les soirs les litres de bière succèdent aux litres de bière mais au petit matin les Anglais sont au pied des plus grandes voies du massif du Mont-Blanc …

Georges Bettembourg et René Ghilini tous deux guides à la Compagnie des guides de Chamonix sont parmi ceux-là… Ils partagent 2 passions : la recherche des cristaux et la montagne . C’est avec Georges et Jean- Franck Charlet que René Ghilini sillonne le Massif… Mais c’est avec Alex MacIntyre que René découvre l’Himalaya et la haute altitude !

En 1977, Une campagne dans les Andes du Pérou, où les sommets et les premières ascensions se succèdent, se termine par le premier vol en deltaplane du sommet du Huascaran. Puis, en 1980 c’est le Népal et la Face Est du Daulaghiri avec Alex McIntyre.
Pérou, Bolivie, Colombie , Patagonie, Etats unis, Chamonix… Tout ce qui se grimpe est bon à grimper !

Alex passe beaucoup de temps, été comme hiver, à Chamonix. Les grandes voies et les premières ascensions succèdent aux soirées très arrosées et c’est surement en état d’ébriété que se décide le projet « Annapurna Face Sud » !

A l’automne 1982 une petite équipe de 3 grimpeurs s’installe au pied de la face sud du géant himalayen.
Le 15 octobre, après avoir gravi les sommets environnants en guise d’acclimatation, René et Alex attaquent la face sud par une nouvelle voie …Vers 7200 m un passage rocher vertical nécessite plus de matériel, c’est la retraite.

Le 17 au cours de la descente Alex est tué par une chute de pierre.
L’hiver suivant, René repart au Népal pour une audacieuse tentative à l’Everest… Qui se terminera avec la résurrection de Jean Bourgeois !

Suite à cette aventure, René décide de se consacrer à la recherche des cristaux et à la photographie…
Quelques années plus tard, le Shishapangma avec Dédé Rhem lui permet de renouer à nouveau avec les 8000… Mais la disparition tragique de ses amis pousse René à se recentrer sur son terrain de jeu favori : le Massif du Mont Blanc et la recherche de son quartz fumé .

Christophe Profit

On ne présente plus Christophe Profit, un des plus grands alpinistes français.

En 1981, le petit monde de la montagne était secoué par la nouvelle : un gamin de 21 à grimpé la directe américaine en face ouest des Drus…Sans corde !

Depuis ce jour de 1981 et ce jusqu’au début des années 90, Christophe, n’a cessé d’occuper le devant de la scène : enchainement des trois faces nord (Jorasses, Cervin, Eiger) dans la journée, Intégrale de Peuterey en solo en hiver, enchainement des trois faces nord en solo en hiver….

En 1991, Il gravit avec Pierre Béghin, une nouvelle voie en face ouest du K2. Un des plus grands exploits de tous les temps en Himalaya !
Guide à la Compagnie des guides de Chamonix depuis de nombreuses années, Christophe consacre la majeure partie de son temps à ses clients, avec qui il parcourt la montagne régulièrement que ce soit sur des voies normales ou dans de grandes courses.

Le 14 février prochain, Christophe évoquera Pierre Béghin qui perdit la vie en 1992 dans la voie réussie cet automne par Steck, Benoist et Graziani.

Enric Lucas

Enric est avec Nil Bohigas l’un des deux alpinistes Catalans, qui en 1984, réussirent la première en style alpin de la face sud de l’Annapurna. Leur itinéraire, tenté deux années auparavant par Ghilini et McIntyre (jusqu’à la mort de celui-ci) est une des premières voies difficiles réussie sur un sommet de plus de 8000 m, en style alpin.

Encore aujourd’hui, cette réalisation est perçue comme un véritable exploit !

Andy Parkin

Andy, je l’ai d’abord rencontré au travers de sa peinture. Au début j’y voyais des paysages torturés, un peu à l’image du bonhomme que j’apercevais au bord de la route du col des Montets, rentrant d’une séance de peinture en pleine nature.

Puis après j’ai découvert l’alpiniste hors pair qu’il était resté malgré un très grave accident qu’il avait vécu et qui l’avait marqué profondément dans ces chairs.

Après avoir fait la seconde ascension de certaines de ces voies, et elles sont nombreuses, enfin j’ai partagé la corde avec lui et j’ai découvert les qualités de l’homme et du grimpeur.

Avec lui nous avons laissé une part de nous-mêmes en Patagonie où nous avons vécu une aventure magistrale et unique comme les alpinistes qui empruntent les chemins de traverse peuvent en vivre.
Ne vous y trompez pas il s’agit là d’un homme rare. François Marsigny

Le présentateur : Gilles Chappaz

Après avoir passé ses diplômes universitaires (Sciences Po Grenoble), professionnels (moniteur et en-traîneur de ski), Gilles Chappaz, enfant de la montagne et fils de guide s’est tourné vers le journalisme en créant et développant des magazines dédiés à la montagne et aux sports de montagne (Montagnes Magazine, Vertical, Ski Français).

Parallèlement, il a été consultant pour la télévision (France Télévision, TF1) et a collaboré régulièrement avec la presse quotidienne nationale (Libération, Le Monde).
Après avoir passé quatre ans à Paris comme rédacteur en chef adjoint de l’Équipe Magazine, Gilles Chappaz est retourné dans les Alpes et partage aujourd’hui sa vie entre les mots et l’image.

 

Style himalayen et style alpin

Le style himalayen, c’est une grosse équipe d’alpinistes, beaucoup de préparation du terrain avec des cordes fixes, l’installation de camps, des porteurs d’altitude et éventuellement de l’oxygène.

Le style alpin, c’est l’inverse de tout ça : c’est une cordée en autonomie qui grimpe comme dans les Alpes, c’est à dire, sans préparation du terrain, sans cordes fixes, sans camp installés, sans porteurs d’altitude et sans oxygène.

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