Ski-Alpinisme : Couloir ouest du Gélas (3143 m)

Le 30 avril dernier, nous sommes allés profiter des dernières neiges dans un coin du Mercantour devenu reculé depuis les coups de boutoir des tempêtes successives : la Madone de Fenestre. L’objectif est de passer la nuit au refuge de la Madone en passant, si possible, par le sommet du Gélas (3143 m) via son couloir ouest.

Florent, Jean-Marc et Patrice en lévitation sur le blanc immaculé de la belle neige du Mercantour :

Actuellement, nous pouvons garer la voiture quelques centaines de mètres après la prise d’eau de la Madone à 1500 m d’altitude.

C’est donc à pied, skis sur le sac que nous commençons notre journée. Là, vers la balise 356, avant d’arriver au sanctuaire de la Madone de Fenestre :

Après une marche à pieds secs de 5.5 km et 600 m de D+, nous chaussons enfin les skis au Gias Cabret. Jean-Marc et Patrice avancent désormais d’un pas léger et glissé :

En remontant le vallon Cabret, nous dépassons le Grand Caïre de la Madone (2532 m) :

Peu à peu, les faces nord  du Cayre Barel (2625 m) à droite et du Ponset (2828 m) à gauche dévoilent une multitudes de rayures blanches goulottées :

L’équipe qui en termine avec le raide verrou du lac Cabret :

Dans l’évitement du lac Cabret par la gauche, les pentes s’adoucissent et nos gambettes se revigorent :

THE NORTH FACE du Ponset, superbe !

Les trois costauds du jour vont bon train dans la combe entre le lac Cabret et le lac Blanc :

Le sommet du Gélas (3143 m) est à présent en ligne de mire :

La face globalement ouest du Gélas est partiellement masquée par une brume récalcitrante. L’entrée du couloir ouest se devine tout de même :

Florent en termine avec le mode skieur pour se transformer en alpiniste. Derrière lui, le collet Saint-Robert (2832 m), départ de l’arête sud-ouest :

On a fini par prendre de la hauteur. La vue en témoigne :

Après une pause plus que bien venue, nous nous engouffrons dans l’étroiture du couloir ouest du Gélas. L’ambiance change du tout au tout mais reste extraordinaire !

Un fin rayon de soleil se faufile entre les parois redressées pour déposer un léger brin de lumière sur trois skieurs et alpinistes enjoués  :

Le couloir ouest du Gélas est souvent fermé par une courte cascade de glace qui tend franchement à le bonifier :

Après de la glace, une belle pente de neige nous dépose au collet séparant les deux sommets du Gélas :

Voilà justement les trois valeureux ascensionnistes du jour poindre leur piolet sur le sommet nord du Gélas (3143 m). Sourire et décontraction après 1700 m de D+, la classe !

L’équipe au complet :

En montagne, les croix sommitales servent à beaucoup de choses bien plus utiles que leur destination première. Celle-ci, par exemple, sert à la fois de pieu d’assurage, de nivomètre et même de girouette. On peut ainsi constater que la quantité de neige encore présente au sommet du Gélas en cette toute fin avril 2025 demeure relativement conséquente. Quant au vent, qu’elle a été sa direction privilégiée ?

Depuis le sommet, malgré les passages nuageux, la vue reste exceptionnelle grâce au jeu d’ombre et de lumière sur la Gordolasque  :

De retour au collet, nous chaussons les skis. C’est de là qu’on vient (couloir ouest) :

Et c’est par là qu’on va (couloir est) :

Avant de savoir que nos compères étaient meilleurs skieurs que de véritables moniteurs de ski, nous nous sommes rassurés en sortant la corde dans les deux premiers tiers du couloir est du Gélas (voie normale) :

 

Heureusement, bien que ficelés les artistes ont pu exprimer leur talent en faisant quelques beaux virages sautés :

Au pied du couloir est, il ne nous reste plus qu’à nous laisser glisser dans le vallon Cabret jusqu’à rejoindre le refuge de la Madone de Fenestre. Quentin, le sacré bon gardien d’hiver, nous y attend pour le dîner.

Aujourd’hui, nous n’aurons pas réussi à attraper le court créneau moquette cinq étoiles. Une soupe somme toute agréable à skier continuera néanmoins de faire de nous des hommes comblés :

Plus de 10h après notre départ, nous profitons de l’excellent accueil du refuge de la Madone pour nous détendre et nous reposer car, demain, une autre belle journée nous attend…

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