Alpinisme dans le Mercantour : Traversée des arêtes de la Pointe André

Samedi 12 mai, dans le cadre de la formation alpinisme 2018, Roman, Cyril et Morgan ont traversé d’Ouest en Est les arêtes dentelées de la Pointe André (AD-, 2679 m). Cet itinéraire classique, très esthétique, et parfois même aérien s’est révélé être aussi un excellent support pédagogique. Sur celui-ci, nos trois stagiaires ont pu « parfaire » leurs techniques de cramponnage, d’escalade et de désescalade en grosses chaussures, d’assurage en mouvement, de pose de protections, et même de descente en rappel. En résumé, cette journée fût un bon moyen de joindre l’utile à l’agréable.

Cyril est assuré de près par Morgan dans ce ressaut grimpant (III) :

La journée commence sous un soleil radieux. Lorsque nous prenons pied sur le plateau que traverse le vallon du Ponset vers 2100 m d’altitude, le sommet de la Pointe André se dévoile. Il s’agit du mamelon rocheux bien individualisé sur la gauche de la photo :

L’attaque classique de l’itinéraire se situe versant Sud des arêtes de la Pointe André. Pour la rejoindre, nous devons donc franchir la baisse des cinq lacs (itinéraire de randonnée très prisé). Cyril et Morgan s’en approchent à bonne allure :

Arrivés à la baisse des cinq lacs, nous laissons derrière nous le vallon de la Madone de Fenestre et ses sommets emblématiques. Sur la photo suivante, juste derrière Roman au premier plan, nous distinguons le Petit et le Grand Cayre de la Madone (respectivement 2413 et 2532m), le Cayre Barel (2625m) et le fameux Ponset (2828m). La traversée intégrale des arêtes de la Madone consiste à enchaîner ces quatre sommets par des voies d’une difficulté comprise entre AD et TD- :

Avec ses presque 1000m de difficultés, cette traversée est une des plus longues courses de notre massif. Outre son fort intérêt intrinsèque, elle constitue également une excellente préparation aux grandes courses des Alpes comme par exemple L’arête Est du Viso (AD-, 1000m), ou encore l’arête Kuffner au Mont Maudit (D, 900m).

Après avoir franchi la baisse des cinq lacs, nous nous enfonçons dans ce que l’on pourrait appeler la combe du Néglier en longeant la face Sud de l’anté-cime Ouest de la Pointe André. Entre ces deux, respectivement bien visibles à gauche et à droite de la photo, se découpe l’arête Ouest denticulée de la Pointe André. L’attaque de celle-ci se situe au niveau de la première brèche à gauche de la photo. Pour y accéder, crampons aux pieds et piolet à la main, nous devrons  remonter le joli couloir de neige dure qui en est issu. La face Sud de la Pointe André propose de très belles escalades rocheuses notamment le long de l’éperon entre ombre et soleil sur la droite de la photo :

Arrivés à la brèche de départ, nous retirons nos crampons et rangeons nos piolets. Nous modifions également notre longueur d’encordement afin d’escalader le premier ressaut. Morgan, ci-dessous, en profite pour analyser la suite et repérer le passage. Il anticipe :

C’est parti pour l’escalade! Roman, pour qui c’est une première, est suivi de près par Morgan dans le premier ressaut après la brèche de départ :

L’ascension du gendarme suivant offre une courte mais très belle longueur. L’escalade n’y est jamais difficile et toujours sur un bon gneiss :

Morgan et Cyril constituent une cordée autonome. Cette fois-ci, c’est Cyril qui prend les choses en main en grimpant très efficacement, bien assuré par Morgan la même longueur mais vue du haut. Les pentes de neige en face nord des arêtes offrent de belles lignes de fuites qui tendent à accentuer le caractère aérien de la course :

Au cours de la traversée, les désescalades de gendarmes sont nombreuses et souvent plus impressionnantes que difficiles. Sur la photo ci-après, Cyril (en bas) a été assuré depuis la haut par Morgan lors de sa descente. Pendant celle-ci, il a bien pris soin de poser plusieurs bonnes protections (friends et becquets) afin de permettre à Morgan de désescalader à son tour en relative sécurité :

A la mi-journée, la météo change sans se conformer aux prévisions du matin même. Le brouillard et la bruine font alors leur apparition. L’ambiance change :

Heureusement, l’arrivée rapide du mauvais temps coïncide avec notre sortie au sommet. Morgan en termine suivi de près par Cyril :

Nous ne nous attardons pas au sommet car le temps se fait de plus en plus menaçant. Nous entamons directement la descente par la courte et aérienne arête Est (voie normale) qui à force de se raidir, nous oblige à effectuer un rappel de 15m. Celui-ci nous dépose à la brèche très marquée séparant franchement la Pointe André du Néglier. Là, nous abandonnons définitivement l’option évoquée en début de journée qui consistait à prolonger notre escalade jusqu’au sommet du Néglier par son arête Ouest. Le mauvais temps semble s’être installé, la visibilité réduite, et la pluie battante. Il grêlera même un court instant. Nous continuerons donc notre descente par le couloir Sud de la brèche et un second rappel :

En bref et malgré les aléas météorologiques, ce fût une belle et agréable journée formative. Une de celles qui nous aide à comprendre le besoin que nous ressentons de parcourir les cimes.

 

 

 

 

 

 

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