Big wall au Groenland : Le Nalumasortoq

Après avoir grimpé War and Poetry sur l’Ulamertorsuaq, nous voulons désormais grimper la seconde paroi qui nous fait envie : le Nalumasortoq. Nous aimerions grimper la British route, une voie dont on nous a dit le plus grand bien.

Thomas sur l’approche du Nalu, la British route se déroule en plein milieu à gauche des trainées noires :

Mais avant de repartir sur le Nalu, il faut déjà se reposer de l’Ulamertorsuaq ! Farniente et pêche au programme dans un cadre idyllique :

Les journées de pêche sont plus ou moins fructueuses :

La British Route

Après 2 journées de mauvais temps, nous partons du camp de base en direction du Nalumasortoq et ses 600 mètres très raides :

Enzo et Charles, qui sont rentrés plut tôt que nous de l’Ulamertorsuaq, nous ont précédé dans la voie britannique 3 jours plus tôt. Ils ont mis 10h pour faire la voie et descendre en rappel, autant dire que nous ne partons pas pour le même horaire !

Après un portage et un bivouac au pied de la paroi, c’est parti pour la grimpe. Pour cette voie de 600 mètres soutenue dans le 6C/7A nous avons prévu 2 jours de grimpe.
La météo n’est pas au beau fixe mais il ne pleut pas. En action dans la première longueur :

La première journée les difficultés sont très homogènes, globalement autour du 6C, Thomas dans la seconde longueur :

La même vu du haut :

La troisième longueur avec un passage en offwidth juste avant le relais :

Après la septième longueur en 5.11+ très variée, Thomas se lance dans la 8ème longueur, 55 mètres de bonheur :

Le haut de la huitième longueur :

Après 10 longueurs, nous posons le portaledge et profitons du spectacle :

Thomas sur le ledge avec au fond des parois qui ne semblent avoir été que peu ou pas parcouru :

Au réveil, dans la 11ème longueur très sympa à grimper qui passe un petit toit, plus impressionnant à voir qu’à grimper, 5.11 :

On continue dans le même thème que la veille : dièdre raide sur bons verroux :

Le passage du toit de R16 étant trempé, nous avons fait 3 mètres d’artif avant de faire relais sur friends sur une belle petite plateforme à la sortie du toit. La longueur qui suit est un 5.11+ un peu bloc, celle d’après est un 5.11+ d’anthologie sur des verrous à doigts.

Les verrous de doigts c’est génial à grimper mais quand il fait froid c’est l’onglet assuré… Ici à la sortie du second 5.11+ , en train d’essayer de récupérer ses doigts:

Une dernière grande longueur en 6A/B permet de rejoindre la crête sommitale du Nalumasortoq :

Summit :

Après un blocage de corde dans une fissure, nous rejoignons le pied de la paroi en fin de journée :

Nous profitons une dernière fois du spectacle dans la descente au camp de base, au fond sur le plage du fjord :

Cheese Finger en libre pour Enzo

Pendant ce temps Enzo et Charles se sont attaqués à la libération de Cheese Finger at 3 O’Clock, 5.10+ A3/A4., sur le Nalumasortoq. Après 3 jours et quelques variantes, Enzo libèrent la voie pour des cotations max jusqu’au 5.13-, exceptionnelle d’après leurs dires, bravo a eux !

Enzo et Charles dans Cheese Finger vu depuis la British :

De retour au camp de base, c’est pêche de poissons et moules à profusion sur la plage :

Poissons et moules au feu pour la récup :

Un peu de bloc au camp de base les jours de repos :

Un but sur le 3ème pilier du Nalu

Un nouveau créneau pointant le bout de son nez, nous décidons de tenter notre chance sur le 3ème pilier du Nalumasortoq. Une ligne très esthétique sur laquelle nous n’avons que peu d’infos : Non c’é due senza tre. Nous savons que la cotation max en libre est de 5.11+, soit 7A.

Le beau pilier avec au centre l’immense dièdre plus ou moins marqué :

Thomas dans le socle facile mais magnifique :

La première longueur en 6a après le socle est bien négociée par Thomas. Avec le recul du névé, le départ original n’est plus accessible et cela oblige à une longueur en oblique en 6A/B ou les friends sont petits et éloignés…

La première partie de la seconde longueur en 6B+ me demandera du temps et de la précaution, avec là encore des protections loins les unes des autres et un rocher qui demande de l’attention… La seconde partie est un beau dièdre plus facile à grimper. Le tout pour 60 mètres bien complet.
Thomas dans le haut du 6B+ :

Après 15 mètres de transition, nous nous retrouvons au pied de la 3ème longueur. Thomas se lance mais nous comprenons rapidement qu’il va y avoir un problème… La fissure est très fine et souvent bouchée. Parti dans l’optique de faire du libre, nous n’avons pas assez de matériel. Pour grimper cette longueur en sécurité, il nous faudrait plutôt l’artillerie lourde : RP’s, bird beak et pitons.
Dans l’état actuel nous avons plutôt l’impression que Thomas va finir sur la vire du relais avec les genoux à la place des épaules s’il glisse dans ce dièdre tout en adhérence… Nous décidons donc de faire demi-tour, déçu mais conscient de nos limites.

Mauvais temps pour finir le séjour

Nous retournons donc au camp de base… Et décidons de tenter une dernière voie avant le départ : Life is beautiful sur le Nalumasortoq.
Nous n’avons plus le temps d’attendre et sur les 3 jours de grimpe prévu, de la pluie est annoncée pour le second jour. Nous tentons notre chance en se disant que s’il pleut en faible quantités, les fissures seront grimpables le lendemain. C’est clairement un coup de poker !
Malheureusement après une belle première journée, le second jour sera le plus pluvieux du séjour. Le lendemain les fissures ce sont transformés en cascades… Nous montons récupérer nos cordes fixées le premier jour et rentrant au camp de base.

Dans Life is Beautiful :

Le jour de pluie au pied de la paroi :

Après 22 jours au camp de base, le zodiac vient me récuperer sur la plage pour me ramener à la civilisation :

Enzo, Thomas er Charles resterons 8 jours de plus sur place, le temps pour Enzo et Thomas de grimper la voie Tchèque sur le Nalumasortoq à la journée. Apparement une autre voie de grande classe sur le Nalumasortoq.

Au finale un voyage exceptionnel dans le Tasermiut Fjord !

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