Du 15 juillet au 16 aout 2019, en compagnie de Thomas AUVARO, Charles BARBIER et Enzo ODDO, nous nous sommes rendu au Groenland. Nous voulons grimper dans le Tasermiut Fjord. L’objectif est de faire les 2 bigs walls du coin : l’Ulamertosuaq et le Nalumasortoq.
Le voyage depuis la France
Depuis Nice, il nous a fallu 3 jours pour arriver au camp de base :
- vol Nice/Copenhague, une nuit à Copenhague.
- Le lendemain matin un vol Copenhague/Narsarsuaq (Groenland), puis dans la foulée un bateau jusqu’à Nanortalik, village à l’entrée du fjord qui nous intéresse.
- Après avoir fait les courses pour un mois à Nanortalik, en début d’après midi nous embarquons pour 1H30 de zodiac direction le Tasermiut fjord.
Courses et rencontre avec les locaux à Nanortalik :
Les maisons à Nanortalik :
Embarquement pour le camp de base
Direction le camp de base dans le Tasermiut fjord :
A bord du zodiac, l’Ulamertorsuaq se dévoile avec au fond l’inlandsis du Groenland qui se jette dans le fjord, un paysage à couper le souffle :
Après avoir déchargé la nourriture, le matériel, et avoir mis en place le camp de base, nous nous rendons compte que la météo est au beau fixe et qu’il faut profiter de ce créneau. Plus de temps à perdre, nous préparons les sacs et le lendemain nous nous attaquerons aux 1000 mètres de l’Ulamertorsuaq !
War and Poetry sur l’Ulamertorsuaq
Avec Thomas nous allons dans War and Poetry, 7C max, une voie de la cordée mythique Todd Skinner/Paul Piana. C’est à cette cordée que nous devons entre autres la première en libre de Salathé au Yosemite le 15 juin 1988.
Pour Enzo et Charles, direction Qujanaq, 8A max, une voie ouverte en 2018 par Marcos Costa et Vinicius Todero.
J1 : Portage et fixer les premières longueurs
Au pied de l’objectif. War and Poetry se déroule juste à droite du fil du pilier, Qujanaq se déroule plutôt sur la gauche dans l’ombre :
Avec Thomas nous consacrons la première journée au portage du matériel, et au hissage des 5 premières longueurs. Nous décidons de retourner dormir au camp de base.
J2 : grimpe en dalle et objectif R15
Le second jour, nous partons pour 3 journées dans la face ce qui implique 3 jours d’eau et de nourriture pour 2, les sacs sont lourds à hisser…
Dans les premières longueurs, principalement en dalle avec quelques fissures :
Après notre longue journée de grimpe, nous nous installons à R15, le portaledge est de rigueur. Nous profitons d’une superbe meteo et le paysage est incroyable :
J3 : Le grand dièdre
Le lendemain, nous nous réveillons au dessus de la mer de nuage. Même si les températures sont anormalement douces pour la saison, le mur ne voit le soleil qu’à partir de midi, nous ne nous pressons pas pour grimper :
Thomas dans la première longueur du jour en 5.12A, soit 7a+ :
Dans la longueur suivante en 5.12C, soit 7b+ :
Cette même longueur vu du haut :
Nous rejoignons ensuite un immense dièdre sur 300 mètres. La grimpe en dalle/fissure laisse place a des fissures plus larges ou chaque longueur aura son passage en offwidth :
Dans le dièdre vu du haut, l’ambiance est au rendez-vous :
Un passage en fissure large, pas les cotations les plus extrêmes mais de vrai combat de rue, ici dans un 5.11+, autour du 6C :
La 22 ème longueur, on se protège avant le passage en cheminée qui est souvent synonyme de runout (période durant laquelle on ne peut pas placer de protections) plus ou moins long :
Après avoir grimpé et fixé la 23ème longueur qui est l’une des plus belle de la voie, nous redescendons à R22 sur une petite plateforme ou il est plus aisé de faire à manger. Nous mangeons et buvons tous ce que nous pouvons pour recharger les batteries :
J4 : Sommet
Le lendemain près avoir remonté L23 au jumard, nous grimpons L24 et L25, 2 longueurs magnifiques malheureusement en partie mouillé.
L24 en 5.12D au petit matin, suit le système de fissure en ascendance à droite pour passer le toi. Malheureusement pour nous, le mur au dessus est mouillé :
Dans la 25 ème longueur, un 5.11D, 7a, d’anthologie :
La 26ème longueur est entièrement trempé, nous passons en mode alpinisme : peu importe le style la sortie c’est par le haut ! French free au programme dans cette longueur impressionnante :
Nous quittons ensuite l’immense dièdre et retrouvons des longueurs sèches.
La 28ème longueur, comme tout au long de la voie le rocher est excellent et la ligne hyper logique :
L’avant dernière longueur est un 5.10B d’anthologie :
Après une dernière longueur facile, nous sortons au sommet ! la vue est magnifique, les montagne sont raides, il y a des faces à grimper de partout. D’un côté nous avons vue sur le fjord, et de l’autre nous voyons l’inladsis :
Après une bonne pause au sommet nous attaquons la descente en rappel. Nous dormirons à notre premier bivouac à R15 et finirons la descente le lendemain matin avant de rentrer au camp de base.
Déjà une voie exceptionnelle de faites alors que nous sommes parti de France depuis une semaine, on peut dire que ça c’est bien goupillé !
Maintenant repos au camp de base avant de partir grimper la voie Britannique sur le Nalumasortoq.
Mythique!
Bravo les Thomas, Charles et Enzo.
Stéphane
Merci pour le partage,
Toujours passionnant le récit de tes voyages sur ces monstres de granit .
Valerie
Merci Valerie pour ton message. A bientôt
Thomas
Esthétisme, isolement, engagement : respect !
Persévérez .
Marc
Merci Marc c’est bien résumé !
Superbe ligne!!!! mais ça à l air plus raide que le St Robert……
Bravo
Merci Jean Pierre, Oui ça change de décor par rapport au St Robert 🙂
Le Gros est toujours endland ! Sur le Caillou !