Dimanche 28 novembre 2021, quelques sorties ont eu lieu dans les montagnes azuréennes mais les conditions semblent encore un peu moyennes. Dans le cadre de la formation alpinisme, avec Nicolas et Marc, nous décidons alors de nous diriger vers les Calanques, notre objectif ? La « Grande arête du Devenson ».
Avec un départ très matinal de Villeneuve Loubet, nous sommes à l’heure pour le levé de soleil pendant l’approche. Les couleurs Calanques sont déjà bien présentes !
Nous nous dirigeons donc vers la calanque du Devenson, la Grande arête a été ouverte en 1949 par Georges et Geneviève Livanos et Robert Gabriel mais ce n’est pas la première voie ouverte dans le cirque puisque M-A. Azémat et J. Bouisson avaient déjà sévi plus de 10 ans auparavant avec la voie du Baou Rouge qui parcourt la Tour Save sur le bord Sud Est du cirque (à l’opposé de notre itinéraire).
Pour atteindre le pied de la voie, nous avons décidé de passer par la corniche Paretti, c’est le premier accès pédestre à la calanque du Devenson, découvert en 1914 par Marius Paretti. Le cheminement est un vrai jeu de piste et c’est l’occasion de revoir les fondamentaux de la lecture d’un topo ! Il présente quelques passages exposés équipés de chaîne et / ou de quelques scellements.
2h30 après avoir quitté le parking nous voilà prêts pour l’escalade. C’est Nico qui gagne à la courte paille et prend la tête. En face, c’est le bord Est du Devenson délimité par la tour Save et qui abrite une des plus belles voies équipées des Calanques : « Pour la mémoire de nos enfants ».
Cette première longueur est d’abord bien sur le pilier, le rocher y est « évolutif ». Une petite vire sympathique permet le relais au pied des difficultés.
En effet, on poursuit par une fissure bien raide en 6a, heureusement ça protège bien. Après le rétablissement on enchaîne par un petit pas en dalle grande ambiance avant de rejoindre des gradins faciles.
Derrière, le ventilo s’est mis en marche et on vérifie la théorie : la voie est bien abrité du mistral ! Marc profite à son tour de ce passage de choix.
Après un relais un peu brouillon mais tout à fait sûr, Nico repart devant. L’itinéraire n’est pas si évident et il faut bien repérer la ligne générale. Quelques indices sont visibles du relais. Une fois la tête dans le guidon, il sera trop tard !
Après la fissure de départ, on vient buter sur une lame que l’on remonte en son centre, de la bonne escalade sur les pieds. Marc se creuse les méninges pour décrypter le passage.
Fort des sensations de ces trois premières longueurs, Marc prend le relais devant. La quatrième longueur remonte d’abord un dièdre court mais très élégant pour aller chercher une belle cheminée. La voie louvoie beaucoup, une école pour la gestion du tirage.
On fait relais sur une large vire, « balcon avec vue mer ». Marc est tellement « rando » qu’il nous immortalise.
Mais bientôt, il sort le grand jeu pour venir à bout de la dernière longueur. A 25 mètres du relais et après avoir droppé un friend sur ses compagnons de cordée, il s’exclame « J’AI PLUS DE FRIENDS !!! ». Stupeur au relais, il s’élance dans un solo engagé pour nous sortir de ce mauvais pas.
Mais non bien sûr, après avoir trouvé de nouvelles protections en place datant de Livanos et remonté intelligemment un coinceur, le voilà au relais qu’il construit en ceinturant un becquet. Quel sang froid, il nous régale !
Nous voilà déjà au sommet ! Vainqueurs du cirque défendu … Une bien jolie voie au fin fond des Calanques. Bravo à Nico et Marc qui se sont bien partagé le boulot. On remet ça ?
Ancien membre du Caf, je pense avoir fait demi tour pour la corniche, il y a bien des années, un matin suite à un épisode neigeux dans la nuit, ce avec mon père !