Grande voie d’escalade à Aiglun : l’arnaque

Alexis et Antoine souhaitaient chatouiller leurs limites en grande voie. Eh bien voilà chose faite avec l’arnaque à Aiglun, 210m, 7b+/A0 max. 6b obligatoire. Ouverte par les frères Tanguy au début des 80’s, elle a été depuis confortablement rééquipée par Eric Kieffer.

Et la paroi se redressait encore… Au centre de la photo, l’accueillante fissure du toit de la 6ième longueur :

Le délie a eu lieu le 19 février dernier. Il commence par une courte approche matinale pleine d’enthousiasme :

Face à nous, quand on ne se retourne pas pour se prendre en photo, le tracé/topo de la voie :

La première longueur vaut son pesant de café. Sa cotation bien que plutôt modeste (6a+ 25m) réveille bien comme il faut. Alexis et Antoine ne diront pas le contraire :

La deuxième longueur s’avère plus simple, 5c 15m. Elle permet de reprendre ses esprits. En traversant à droite, ne pas remonter dans la première « ligne » de goujons, c’est beaucoup plus dur (fin de L1 7c+ de la voie « pas de cadeau pour noël« ). Il faut continuer quelques mètres pour dépasser le fil d’un petit pilier afin de un court dièdre légèrement péteux non protégé. Alexis et Antoine dans la traversée et à la sortie de ce petit dièdre :

La troisième longueur, 6b 30m, se déroule dans un superbe crépis. Un peu bloc, il faudra accepté de serrer deux micro-prises. Aucun problème pour Antoine et ses doigts d’acier :

S’en suit une courte longueur de transition, 3a 15m, sorte de planche à laver qui permet de se positionner au pied de la terrible fissure des longueurs 5 et 6 :

La 5ième longueur est magnifique, 6b+ bien tassé 30m. Après une section très forçue pour sortir du toit au départ, il faudra gérer son effort tout en continuité dans la seconde partie. Alexis et Antoine se sont régalés :

Le relai R5 est le seul vraiment inconfortable. Heureusement l’ambiance est géniale :

La 6ième longueur demeure, et de loin, la plus marquante de l’arnaque. Il s’agit d’une large et profonde fissure qui raye un toit de 6m d’avancée. En libre, elle est cotée 7b+ dans son style… Pour nous ce sera de l’A0, histoire de trouver un excellent prétexte pour y retourner. Tant que des « chasses » vieillissantes sont en place tout va bien. Le jour où elles disparaissent, pour s’en sortir, il faudra alors envisager quelques pas de libre ou dégainer ses plus beaux friends (#2, 3 et 4 Camalots de Black Diamond). A noter que, pour les amateurs de sensations fortes, quelques coins de bois encore en place pourront bien aider (prévoir du ficellou dans ce cas). Ne pas s’arrêter au relai inconfortable de la sortie du toit (R4 de « pas de cadeau pour noël »), mais faire encore quelques mètres en ascendance à gauche pour relayer au milieu des cades.

L7 commence par une nouvelle planche à lavée en diagonale à gauche, 3a. Elle se termine, à la sortie de cette planche, par une courte section de 6a en traversée gazeuse.

La 8ième longueur continue en ascendance à gauche le long de la grande rampe terminale du « spigolo des hussards« .  Après environ 15m, nous quittons celle-ci afin de nous engager dans une splendide traversée de 8m à droite, 6b. Il faudra être rusé et précis sur les pieds pour s’épargner un pendule presque aussi gros que celui de Big Ben. Alexis et Antoine y ont échappé, c’est le soulagement arrivé à R8 :

Pas de photo de la 9ième longueur, dommage ! Nous imaginons bien volontiers que l’arnaque tire son nom du véritable leurre que constitue ce mauvais trou (non)bac main droite en sortie de section bloc (6c), faussement salvateur et véritablement fictif. Gravité 1 / Grimpeurs 0, ce n’est pas glorieux !

Nous terminons la 10ième et dernière longueur à la nuit tombante. Nous nous régalons de cette cerise sur le gâteau qui entre sans forcer dans le top ten des plus beaux 6b qu’il nous ait été donné de grimper. Magnifique mur de 25m en rocher gris verdonesque à trous et qui plus est, cette fois-ci sans exception aucune, tous véritablement bacs !

Ci-dessous le lien d’une sympathique petite vidéo concoctée par Antoine :

Un grand bravo aux deux courageux du jour qui n’auront pas tout donné mais presque pour cette reprise en bonne et due forme… il faut bien en garder pour d’autres aventures !

2 réflexions au sujet de “Grande voie d’escalade à Aiglun : l’arnaque”

  1. Que d’émotions en lisant ce bel article qui me rappelle ô combien nos anciens étaient vaillants ! (Ou fous…)
    Merci a Damien, Alexis et Antoine de me faire un peu découvrir Aiglun à leur manière, en repassant sur les traces de mon père et mon oncle qui ont ouvert cette voie avant ma naissance.
    A leurs dires, ce petit coin de Verdon avait l’air d’être un sacré terrain de jeu ! Votre récit ne semble pas très différent 40 ans plus tard, c’est merveilleux…

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