Les Rouies, couloir en S

Les 10 et 11 juillet 2021, avec Laurie et Cédric, nous sommes allé visiter le sauvage couloir en S aux Rouies. Il est vraisemblablement encore non parcouru cette année mais quelques indices laissent à penser qu’il est encore en conditions.

Niché à l’extrême sud de l’Oisans au fin fond du vallon de la Muande (affluent du Vénéon), ce couloir se mérite. Son dénivelé est important (800 mètres) et l’approche est longue, une belle bambée donc, d’autant que le retour par le col de la Lavey n’est pas très « roulant » !

Notre aventure démarre par une montée rapide en refuge dans un vallon que nous découvrons ensemble. Le refuge de la Lavey est assez bas (1797 m) et le coin est très bucolique, il y a beaucoup d’eau et les cascades sont magnifiques.

Une fois arrivés, le refuge étant plein, nous installons notre campement. Les emplacements ne manquent pas et le cadre est grandiose ! Non visible sur la photo ci-dessous, on voit la sortie du couloir depuis le refuge.

Pendant le diner, il se met à dracher bien copieux et il commence à y avoir de l’ambiance dehors. Nous profitons d’une accalmie pour nous glisser dans nos duvets en croisant les doigts pour la météo du lendemain annoncée radieuse.

Levé matinal sous les étoiles, on engloutit le petit déj et c’est parti pour les 1000 mètres de dénivelé d’approche. Bientôt, nous avons une superbe vue sur l’objectif du jour qui sort de la pénombre.

Nous arrivons au pied dans un bon timing, la team est en jambes ! Nous sommes rassurés par les conditions, nous ne voyons pas bien tout le couloir qui louvoie beaucoup mais il semble presque exclusivement en neige et le regel est impeccable.

A mi pente, tout le monde a le smile ! Une petite barre et ça repart !

Nous arrivons sous la pente finale et derrière c’est bien raide mine de rien avec un passage qui flirte avec les 50 degrés. Superbe vue sur la face sud est de la Tête de l’Etret (3559 m) en arrière plan.

Encore un peu de concentration pour franchir les dernières difficultés en neige et nous voilà sur la partie rocheuse. Des côtes et pentes faciles à grimper mais le rocher n’est pas top et il faut être précautionneux !

L’arrivée sur la calotte des Rouies est splendide, la vue sur les faces sud des Ecrins est magique avec cette météo. Du Râteau au Pic Coolidge en passant par la Meije / Pavé / Gaspard, les cimes de la Grande Ruine, Roche Faurio et la Barre, avec le Mont Blanc qui se niche en arrière plan entre Gaspard et Grande Ruine !

Un peu de marche glaciaire facile et nous foulons l’arête neigeuse du sommet avec les Bans dans l’axe.

Nous sommes seuls pour profiter de ce bel endroit. Le temps s’arrête et nous dégustons notre petit frichti concocté par le refuge. Il faut prendre des forces car le bouclage par le col de la Lavey est encore un long voyage…

Dans la descente, arrivés vers 3200 m, deux options s’offrent à nous : rejoindre le col de la Lavey directement par le couloir sud ou faire un détour par le passage et glacier de l’Âne (conditions certainement meilleures mais plus long).

Nous optons pour la directe. On s’enfonce bien dans le couloir dans une neige bien transformée mais c’est encore correct. En revanche, le petit passage de rocher pour sortir est vraiment pourri… Heureusement assez court, nous voilà enfin au col ! Un petit regard en arrière pour admirer l’imposante face NW de l’Ailefroide. Laurie a le sourire, elle sait bien que maintenant ça roule jusqu’au parking !

La descente est superbe par le lac des Rouies avec l’Olan en toile de fond.

Mais très longue jusqu’au parking ! Nous atteindrons les voitures vers 20h…

Une grooooooosssssssse journée en montagne donc, comme on les aime. Avec un accueil TIP TOP au refuge de la Lavey.

Un itinéraire très intéressant, hors des sentiers battus, qui fait voir du pays ! Bravo à Laurie et Cédric bien bien en forme qui ont parfaitement maitrisé l’affaire !

7 réflexions au sujet de “Les Rouies, couloir en S”

  1. Super sortie !
    à une prochaine pour de nouvelles aventures 🙂
    PS 1 : J’avais le sourire mais c’était loin d’être fini !!
    PS2 : on recommande le refuge de la Lavey

    Répondre
    • Les difficultés techniques ! Mais oui le retour est bucolique mais long dans le vallon de la Lavey ! Et la petite remontée casse bien les pattes… 🙂

      Répondre
  2. Je l’ai fait il y a quelques années c’est une belle course. J’étais descendu par le glacier de l âne puis la combe des Prés et la Berarde. Un peu long mais ça vaut le coup

    Répondre
    • Tout à fait ! Au prix d’une petite navette de voiture, on peut boucler par le Chardon. Pas beaucoup plus long et on s’évite la petite remontée à Champhorent qui démonte bien les jambes !

      Répondre

Laisser un commentaire

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com