Samedi 22 février dans le cadre du stage alpinisme Guides06, nous avons grimpé la classiquissime arête de la fenêtre au Rocher Saint Barthélémy avec Amandine, Claudiu et Ange.
8h15, ça souffle fort au parking lorsque nous préparons nos sacs à dos. Le vent est censé baisser, on ferme les écoutilles et on file se mettre à l’abri dans le petit secteur de couennes. C’est l’occasion de formuler quelques rappels suite à la journée de fondamentaux au Baou de Saint Jeannet et même d’approfondir certaines manips.
Un peu avant la mi journée, le vent a bien baissé, le temps est radieux, c’est parti pour la varappe. Aujourd’hui, on grimpera principalement en mode 4 (un mode de gestion de la corde que l’on adopte lors de passages relativement techniques).
La première longueur est déjà une belle école d’escalade traditionnelle sur pitons et coinceurs dans du terrain relativement raide.
Tout comme la 2ème longueur où Ange place une dégaine rallongeable pour gérer le tirage. On a beaucoup de matériel sur le baudrier et il faut être méthodique sur le rangement pour faciliter la sélection des coinceurs à utiliser.
La suite de la deuxième longueur est plus roulante, pas trop raide mais peu prisue et il faut être malin pour positionner des protections. On a coutume de « placer des points » selon 3 critères : la difficulté technique, l’aléas et le cheminement. C’est tout le challenge du jour de réaliser les enjeux liés à ces trois critères.
C’est véritablement à partir de la 3ème longueur que ce savoir faire devient un outil redoutable pour forcer le premier passage clé de notre itinéraire. Il y a plusieurs façons de s’y prendre. Aujourd’hui nous choisissons la finesse en contournant par la gauche le pas exposé de la directe. Le cheminement et les protections sont astucieuses.
Une première récompense en arrivant au relais : on a pris de la hauteur, « du gaz » dirons certains et la vue est splendide ! Claudiu aperçoit un dinosaure, saurez-vous le retrouver ??? La réponse en fin d’article.
La suite ? C’est le passage de la fenêtre, l’itinéraire passe au dessus d’une arche, c’est vertigineux, l’escalade devient originale ou malcommode c’est selon.
Dans la petite désescalade à sensations, Claudiu tente le passage de face.
Tandis qu’Amandine désescalade dos au vide pour effectuer un réta à l’envers. Probablement le plus élégant. Certains, on ne dira pas qui, on simplement sauté la marche … !!!
Après ce pas singulier, ce n’est pas fini, il y a une section raide avec des pieds hauts, où il faut gérer la corde, les points de protection et l’escalade. Pas simple de faire une bonne synthèse de tous ces éléments. Mais en prenant le temps, on évolue en sécurité. Et ça tombe bien, aujourd’hui, du temps on en a.
Amandine est l’affût à l’assurage au pontet bien positionnée sur une bonne vire.
Nous voici déjà au pied de la 5ème et dernière longueur. Il y a ici aussi deux variantes. Souvent nous empruntons la bonne fissure que l’on devine à droite (camalots #2 et #3 bien utiles), mais pour changer nous optons pour la dalle technique à gauche. Tout se joue dans les pieds, comme souvent en escalade que ce soit en chaussons, en grosses (chaussures d’alpinisme) ou même en escalade mixte avec les crampons.
Voilà Amandine qui sort de la 5ème longueur, elle esquisse un sourire plein de malice, elle sait que la victoire est proche !!!
Pour la suite du parcours, nous passons en mode 3 simultané, un mode de progression plus agile où l’on réalise quelques anneaux de buste pour réduire la longueur d’encordement. Le dinosaure passe à l’ombre, la fin de la journée approche.
Les couleurs du soir des courtes journées d’hiver sont devenues incroyables, c’est le moment d’en profiter, riches de nombreux nouveaux enseignements et savoir faire qu’il nous tarde de pratiquer en montagne.
Bravo à Amandine, Ange et Claudiu pour cette belle journée de grimpe, pleine d’humour et de bonne humeur.
Et merci à Claudiu pour les superbes clichés qu’il a réalisé sur cette sortie et que j’ai largement utilisé dans cet article.
A la prochaine !












